Ecoles associatives

Un lien étroit entre l’association et l’établissement scolaire

L’association est garante du projet Calandreta et joue un rôle de gestion, afin d’assurer avec les enseignants le bon fonctionnement de l’école.

Les ressources de l’association proviennent des collectivités locales (subventions ou mise à disposition de locaux, de matériel, de personnel), des adhérents (cotisations), des actions menées par ses membres (fêtes d’école, manifestations diverses…).

Les parents d’élèves sont membres de l’association et s’acquittent d’une cotisation annuelle.

Le fonctionnement associatif

L’Assemblée Générale
L’Assemblée Générale ordinaire réunit une fois par an les membres de l’association. Elle permet de présenter le bilan moral et financier, ainsi que le bilan d’activité de l’équipe pédagogique.

Le Conseil d’Administration
C’est l’organe de décision et le représentant de l’association, qui assure le fonctionnement de l’école.

Le Bureau
Le bureau est au moins composé d’un président, d’un secrétaire et d’un trésorier. Il traite des affaires courantes de l’association.

Les commissions
Les commissions ont pour but de réfléchir sur des thèmes précis et de mettre en place des actions. Par exemple la Commission « Animations » permet de mettre en place des manifestations telles que la fête de l’école, des concerts etc…

En effet, les parents sont très actifs à Calandreta. Ils organisent des vide-grenier, repas, estanguets, bals, conférences, lotos, fêtes etc… afin de faire vivre et connaître leur établissement scolaire.
Quelques exemples ci-après :

« La Corruda » à Oloron, la « Hèsta » de la calandreta de Pau, la « Daube de Noël » en partenariat avec l’Esquireta à Lescar, concerts avec le groupe Nadau, « La Poule au pot de Simone » à Poursiugues-Boucoue…

Calandreta participe aussi aux grands rendez-vous culturels et festifs du Béarn en partenariat avec les acteurs associatifs et institutionnels de valorisation, promotion et diffusion de la langue et la culture occitane (Ostau Bearnés, Ràdio País, Cfp’òc, Institut Occitan et bien d’autres…) :

Carnaval biarnés et Hestiv’òc à Pau, la « Setmana de la Lenga » à Orthez, « Hestejada aussalesa » en vallée d’Ossau, Portes ouvertes « Route des vins du Jurançon »…

Un mouvement interrégional

Calandreta est un réseau d’associations. A sa tête, il y a la Confédération des écoles associatives laïques Calandreta, puis les fédérations régionales et départementales, enfin les établissements scolaires. Comme indiqué dans la Charte :

« Pour pouvoir user du nom de Calandreta, chaque association doit obtenir et maintenir son affiliation à la Confédération, adhérer à la Charte et en respecter autant les termes que l’esprit. ». Et chaque établissement « agit en liaison avec la confédération des calandretas et les fédérations départementales et régionales ».

La Confédération a de multiples missions, dont représenter le mouvement Calandreta au niveau national, mener les négociations au niveau du Ministère de l’Éducation Nationale, définir les axes à suivre afin d’assurer la pérennité du mouvement Calandreta, … Les Fédérations départementales et régionales quant à elles, aident à la création de nouvelles établissements Calandreta, elles s’occupent également de la coordination entre les écoles…

Pour créer une calandreta écrire à la fédération régionale :  ligaireaquitaine@gmail.com

Congrès Calandreta

La Confédération organise un congrès tous les deux ans. Moment fort du mouvement Calandreta, le congrès permet aux parents (membres des associations) et aux professeurs de se retrouver et définir ensemble les orientations à prendre, les actualisations et améliorations à réaliser, les nouveautés à mettre en place.

Chaque congrès donne l’opportunité de travailler sur un des quatre piliers contenus dans la charte Calandreta : engagement associatif – immersion linguistique – innovation pédagogique – dynamique culturelle.

En 2012, celui-ci s’est tenu dans le Cantal du 16 au 19 mai. Son thème “Calandreta : associés dans une pédagogie coopérative”, a permis de constituer plusieurs ateliers :

1. Quelle formation pour nos établissements ?
2. Les enfants et adolescents dans nos établissements
3. Socle commun et évaluation
4. Liens dangereux pédagogie-familles
5. La classe de Celestin Freinet à Calandreta
6. Le secondaire

35 ans d’histoire

Un peu d’histoire

1980 : création de la 1ère école Calandreta à Pau par des béarnais « Cap e tot » qui voulaient que les enfants puissent apprendre dans la langue du pays et qui s’inspirèrent du modèle basque avec les Ikastolas. La même année une calandreta ouvrait à Béziers. Le mouvement Calandreta était né

1994 : signature du « Protocole d’accord » avec l’Éducation Nationale. Calandreta est désormais sous contrat d’association.

1997 : ouverture du premier Collège Calandreta Leon Còrdas, près de Montpellier.

Ainsi, au bout de 20 ans d’existence, Calandreta a prolongé cet enseignement au secondaire afin que les élèves aient la possibilité de choisir de continuer l’enseignement immersif selon les principes pédagogiques appliqués à Calandreta.

2005 : ouverture du « Collègi Calandreta de Gasconha » à Pau.

Aujourd’hui : Calandreta c’est plus de 10 établissements (dont un collège) en Béarn et plus de 60 dans le sud de la France (écoles maternelle et primaire et trois établissements en secondaire).

Calandreta en chiffres

60 écoles, 3 collèges… tous les chiffres !

 Calandreta c’est * :

35 ans d’expérience

Après l’ouverture de la 1ère Calandreta à Pau en 1980, le mouvement Calandreta a 35 ans d’existence.

A ce jour, on compte :

60 écoles et 3 collèges répartis sur 7 régions (Aquitaine, Midi-Pyrénées, Limousin, Auvergne, Languedoc-Roussillon, Provence Alpes Côte d’Azur, Rhône-Alpes)
3665 écoliers et collégiens
209 professeurs des écoles et des collèges
232 employés non enseignants
Des milliers d’associatifs

Une demande en constante augmentation

*chiffres de septembre 2014

Le bilinguisme, c’est quoi ?

Dans le Larousse 2012, voici la définition proposée : «  Situation d’un individu parlant couramment deux langues différentes (bilinguisme individuel) ; situation d’une communauté où se pratiquent concurremment deux langues. »

Cette définition générale ne peut suffire à décrire un phénomène qui touche une grande majorité de la population mondiale. En effet, très peu de pays comme la France sont monolingues. Voici quelques exemples de pays qui ont plusieurs langues officielles : Espagne (castillan, catalan, basque, …), Royaume-Uni (gallois, anglais, gaélique écossais, …), Suisse (français, italien, allemand et le romanche,…), Italie (italien, sarde, occitan, …).

Il existe différents types de bilinguisme. Toutefois, nous pourrions retenir la base suivante : Être bilingue c’est être capable de parler, lire, écrire et comprendre deux langues différentes de façon comparable.Afin d’affiner cette définition, nous vous conseillons la prise en compte d’un chercheur : Gilbert Dalgalian – lire la suite.

Gilbert Dalgalian, professeur et linguiste, dans Enfances plurilingues,  L’Harmattan, 2000.

« C’est en somme l’oral –celui de la vie quotidienne- qui, sous réserve d’un environnement favorable, fait d’un enfant un vrai bilingue. »

« En se familiarisant avec les sons, les mots, les concepts de l’autre langue, et les objets de l’autre culture, le bilingue intériorise tout jeune une autre façon d’être. »

Nous vous recommandons de consulter la bibliographie du CRDP de l’académie de Bordeaux sur le lien suivant :
http://crdp.ac-bordeaux.fr/langues/bibliobilinguisme.htm

Les avantages du bilinguisme précoce

Les résultats des recherches et travaux à l’échelle nationale (par exemple étude des moyennes de classe menée par l’Education Nationale) et internationale se rejoignent tous sur un point : le bilinguisme ne présente pas d’inconvénients. Il aurait un impact positif sur l’ensemble du fonctionnement cognitif !

Le bilinguisme précoce permet une approche efficace pour l’étude d’autres langues :
Voilà pourquoi, les écoles Calandreta proposent deux programmes de sensibilisation aux langues : dès la maternelle, sensibilisation à « la musica de las lengas » et en primaire le projet « Familhas de lenga » qui est une étude plus approfondie des correspondances entre les langues.

Le bénéfice du bilinguisme précoce dépasse les compétences purement linguistiques.
L’attention sélective est facilitée. L’enfant aquière aussi une facilité pour les exercices de compréhension ou encore de synthèse.

« Comme mes autres savoirs – mais plus profondément que tous les autres – mes langues ont été les instruments de ma liberté »  G. Dalgalian, Enfances plurilingues
– Le bilinguisme précoce contribue également à la construction identitaire de l’individu en l’inscrivant dans deux cultures, dans deux littératures.

Vers plus de tolérance
Un même objet peut-être désigné par des mots différents : le bilingue accepte qu’une même réalité peut avoir différentes approches. Cette pensée pourrait favoriser plus de tolérance vis-à-vis d’autres langues et cultures.

L’apprentissage en immersion précoce

Parmi les différents types de bilinguisme, le bilinguisme précoce est celui qui est le plus favorable au développement bilingue. Afin de favoriser ce bilinguisme, les écoles Calandreta proposent un apprentissage en immersion précoce. Cette méthode d’apprentissage qui privilégie un moment propice, entre la maternelle et le CP, pour exposer l’enfant à une langue de façon intense, et parvenir rapidement à son utilisation naturelle.

L’immersion précoce

Dans une école Calandreta, l’occitan, dans sa variante locale, donc ici le gascon parlé en Béarn, est la langue d’apprentissage et la langue de vie de l’école. La totalité de la vie de classe et de l’école se fait en occitan. Dès la maternelle (à partir de 2 ans), le calandron (élève de Calandreta) sera plongé dans la langue et la culture Occitane. Le français est intégré progressivement à partir du CE1, sitôt que la lecture et l’écriture en béarnais est acquise. L’ objectif est qu’en fin de cycle 3 (CM2) l’enfant maîtrise parfaitement les 2 langues aussi bien à  l’écrit qu’à l’oral. Le français sera introduit sur le principe de Grammont-Ronjat*, plus connu sous le nom « Une personne, une langue ». La langue française sera donc enseignée par un autre professeur : en CE1, 3h ; CE2, 4h ; CM1, 5h ; CM2, 6h.

La totalité du personnel d’encadrement parle en occitan car ils font partie de l’équipe pédagogique et ,comme indiqué plus haut, parce que l’occitan est la langue de communication. Chacun participe à la sociabilisation de la langue.

*Ce principe a été énoncé par Jean Ronjat en 1913. Marié à une allemande, il souhaitait élever son fils dans les deux langues : française et allemande. Le phonéticien Maurice Grammont lui conseilla alors d’appliquer dès le berceau une règle très simple : « que chaque langue soit représentée par une personne différente (…) N’intervertissez jamais les rôles. »

Une immersion le plus tôt possible

Le bilinguisme enfantin n’est pas l’addition de deux langues dans le cerveau de l’enfant, mais il s’agit plutôt de la construction d’une capacité linguistique. Les structures du cerveau du jeune enfant sont tellement flexibles qu’il apprend aussi facilement deux ou trois langues qu’une seule, à condition que les langues soient apprises à ce que Gilbert Dalgalian désigne comme « l’âge du langage ». Il est tout aussi naturel d’apprendre une que deux langues jusqu’à l’âge de 7 ans, âge moyen de la fin de la stabilisation synaptique. De manière générale, ce qui est acquis avant l’âge de 7 ans servira de base à tous les apprentissages de la vie. L’enfant est au bénéfice d’un processus d’acquisition naturelle avant 7 ans, dont l’acquisition de la faculté de langage. Par contre, l’apprentissage devient volontaire et organisé après cet âge.

De plus, le bain linguistique est nécessaire pour contrebalancer l’environnement francophone.

Le bilinguisme en immersion précoce : pourquoi en Occitan ?

Afin de favoriser l’apprentissage de la part des enfants, la sollicitation doit être globale et pour ce faire un environnement linguistique est nécessaire. En Béarn, l’occitan est une langue vivante dans l’environnement et le contexte dans lequel les enfants vont grandir. Elle est présente partout : dans les noms de lieux et des gens, l’histoire, la littérature, les chants, les danses, les musiques…
Ce n’est pas la peine de privilégier artificiellement une langue si elle n’est pas présente dans la famille ou l’environnement.

L’occitan est une langue romane, riche de sons qui n’existent pas en français mais qui sont présents en anglais, allemand, espagnol etc… Les acquérir enfant, c’est se préparer au plurilinguisme.

Apprendre l’occitan, c’est également une question de transmission culturelle et familiale. Ce souci de maintenir et de conserver un lien avec les racines culturelles de la famille, de recréer également des liens intergénérationnels, permet de chasser le sentiment de perte irrémédiable.

L’occitan en Aquitaine

Favoriser le bilinguisme est un enjeu important pour le département des Pyrénées-Atlantiques qui soutient et promeut la langue et la culture occitane.

L’Assemblée départementale a approuvé à l’unanimité, en juin 2005, le Schéma d’aménagement linguistique « Iniciativa ». Celui-ci porte aussi bien sur la promotion de la langue occitane que son enseignement, sa diffusion dans la presse, l’édition et les radios ou sa présence dans la vie publique notamment au travers de la signalétique.

Concernant l’éducation bilingue, le Conseil Général des des Pyrénées-Atlantiques a édité une plaquette montrant les avantages pour l’enfant. Celle-ci répertorie l’ensemble des sites d’enseignement bilingue français-occitan dans notre département : écoles associatives Calandreta, classes bilingues publiques ou confessionnelles.

En interaction étroite avec sa politique linguistique, le Conseil général apporte un soutien spécifique aux manifestations culturelles valorisant la langue et culture occitanes : musiques et danses traditionnelles, carnavals ou pastorales qui sont des expressions artistiques et culturelles ancestrales.

Plus de renseignements sur le site du Conseil Général des Pyrénées-Atlantiques.

Le conseil regional d’aquitaine

Le Conseil régional a fait de son engagement en faveur d’une politique linguistique l’un des axes forts de l’action régionale. La Région Aquitaine affirme ainsi son attachement aux deux langues régionales parlées sur son territoire dont notamment l’occitan.

En 2005, le Ceser d’Aquitaine a adopté une proposition de Programme pluriannuel Aquitain de Reconnaissance Linguistique et d’Ouverture aux Cultures régionales, Base d’Action et d’Initiative (PARLOC’BAI).

En 2010, un Conseiller régional des Pyrénées-Atlantiques, a été nommé délégué aux langues et cultures régionales auprès du Président.

Enseignement
L’offre d’enseignement en Occitan dans les établissements aquitains du second degré – Rentrée 2012

La bourse d’étude « Ensenhar »
« Ensenhar » est une bourse régionale destinée aux futurs candidats aux concours d’enseignement bilingue français-occitan.
Présentation « d’Ensenhar »

Enquête sociolinguistique sur la pratique de la langue occitane
En octobre 2008, 6 002 Aquitains ont été questionnés par téléphone sur leur degré de connaissance et de maîtrise de la langue occitane, mais également sur la perception qu’ils en ont.
Enquête « Présence, pratiques et représentations de la langue occitane en Aquitaine »
L’intégralité de l’enquête

Amassada – Conseil de développement pour la langue occitane en Aquitaine
Outil de concertation créé à l’initiative de la Région, il rassemble des représentants institutionnels, des opérateurs linguistiques et culturels ainsi que différents partenaires. Un de ses objectifs est notamment de travailler à l’élaboration d’un schéma régional d’aménagement linguistique pour l’occitan en Aquitaine.
La plaquette « Langue d’Òc et d’Aquitaine »

Langues de France et d’Europe

Europe multiculturelle
L’Europe pour 46 pays possède 230 langues. Tous les pays d’Europe, hormis l’Islande, détiennent deux ou plusieurs langues parlées sur leur territoire. Voir carte

Seules 36 langues européennes ont un statut de langue nationale, toutes les autres sont des langues dites régionales ou minoritaires. Lien vers la Charte européenne

France, pays multilingue
La France est en Europe l’un des pays dont le patrimoine linguistique est le plus riche. voir étude INSEE 2002
Les langues de France peuvent se classer en plusieurs ensembles. On compte tout d’abord les langues romanes comme le catalan, le corse et l’occitan. Le breton lui, tient son origine des langues dites celtiques. Deux langues d’origine germaniques font également partie des langues de France, à savoir l’alsacien et le flamand. Le basque tient encore à ce jour une origine inconnue, n’étant pas une langue indo-européenne.
Les départements et territoires d’Outre-mer, sont caractérisés par la pratique du créole. Voir carte

Statut officiel
Selon l’article 2 de la Constitution française de 1958 modifié par la loi constitutionnelle du 25 juin 1992 : « la langue de la République est le français.»

Par suite, aucune langue régionale ou minoritaire n’a de statut de langue officielle en France.

La France a signé 39 articles de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires sur les 98 que comporte le texte, mais sans les ratifier. Le processus de ratification s’est interrompu en juin 1999 quand le Conseil Constitutionnel, saisi par Jacques Chirac, alors président de la République, a estimé que cette charte contenait des clauses inconstitutionnelles, incompatibles en particulier avec son article 2. Il faudrait donc une modification de la Constitution pour permettre cette ratification.

Depuis, la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008 a introduit une mention de la valeur patrimoniale des langues régionales :
« Les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France.» –  Article 75-1 de la Constitution du 4 octobre 1958
La portée de cet article n’est cependant que déclaratif et n’offre aucun droit ou liberté. L’Académie française s’était opposée à toute mention des langues régionales dans la constitution, selon une déclaration rendue publique le 12 juin 2008.  Ainsi, les langues régionales n’ont toujours pas de véritable statut juridique en France, ce qui constitue une anomalie en Europe et dans le monde. Notre Constitution n’offrant aucun cadre aux langues régionales, il est plus que jamais nécessaire de légiférer pour les protéger. Voilà pourquoi la Fédération Départementale des Etablissements Calandreta des Pyrénées-Atlantiques est signataire du manifeste pour les langues minorisées “Petites mais grandes” lancé par les Ikastolak*  de Navarre (Espagne) en ligne ici.

* école de statut associatif du Pays basque pratiquant l’enseignement par immersion en basque

Un dia a Calandreta

Calandreta développe une méthode de pédagogie qui vise à donner la parole à l’enfant, le rendre autonome, réguler la vie du groupe et l’utiliser comme vecteur d’apprentissage.

Elle utilise des « institutions » et des outils pédagogiques qui vont dans ce sens. En voici quelques-uns à titre d’exemple. La liste n’est pas exhaustive et ne présente en aucun cas un caractère obligatoire. En effet, les professeurs les adaptent aux besoins des élèves de leurs classes.

le « Qué de nau ? » (Quoi de neuf ?) : moment d’échange entre les enfants, où chacun raconte des choses qu’il a fait ou vécu ; c’est un moment de parole où chacun peut trouver sa place dans le groupe constitué par la classe.

le « Conselh » (conseil) : le conseil est présidé par un élève et c’est lui qui le dirige, en distribuant la parole dans la classe. Les enfants et les adultes doivent y respecter des règles : lever la main pour demander la parole, attendre son tour de parole, écouter les autres lorsqu’ils parlent, ne pas se moquer.
Le conseil de classe ou d’école est un moment de régulation sécurisé entre toutes les personnes qui animent la vie quotidienne de l’école. Pour prendre la parole en conseil il faut s’inscrire dans des rubriques : informations, propositions, questions et demandes, critiques et félicitations.

le « bilanç meteò » (bilan météo) : en fin de journée, les enfants évaluent par un geste la journée qu’ils viennent de passer : main ouverte pour « sorelh » (soleil) , main à demi-fermée pour « nubla » (nuage) et main fermée pour « auratge » (orage).
Cela permet à toute la classe de connaître sa propre température. Chacun peut ainsi analyser les moments vécus pendant la journée au travers du regard des autres. L’enfant ne repart pas chez lui avec un problème qui lui pèse. On lui offre la possibilité de le laisser à l’école.

les « talhèrs » (ateliers) : les enfants choisissent l’activité qu’ils désirent faire parmi plusieurs qui leur sont proposées ; nous retrouvons les ateliers souvent en maternelle ; ils permettent à l’enfant d’entrer en douceur dans ce lieu qu’est l’école et d’y trouver ou retrouver ses marques. Mais ils peuvent aussi être installés lors de travaux réunissant toute l’école (Carnaval, projet d’école…) ou encore lors d’activités sur thème.

les « cintas » (ceintures) : elles remplacent le système d’évaluation par des notes ; c’est un système d’évaluation basé sur des couleurs à « gravir ». Ce système permet aux enfants de s’auto-évaluer et de valoriser leurs acquis. C’est une évaluation individuelle de l’enfant selon ses propres avancées et non une évaluation en fonction du niveau général de la classe. Il y a une progression de ceinture par matière, et souvent une pour le « comportement ». L’élève se rend compte qu’il est maître de sa progression et la visualise.

« los batalaires » (les journaux de l’école) : ce sont des journaux entièrement créés par l’école. Chaque classe y participe à hauteur de ce qu’elle peut apporter. Il peut y avoir des « textes libres ou des dessins contés », des créations de toutes sortes, des entrevues, des comptes-rendus de sorties, des bilans de rencontres avec des intervenants… Bref, c’est une « vitrine » du travail réalisé par les élèves de l’école et un miroir pour les élèves eux-mêmes.

La pedagogia institucionau gesida de la pedagogia Freinet

La pédagogie institutionnelle élaborée par Fernand Oury (1920-1998), instituteur qui, au départ, était membre du mouvement Freinet, est un prolongement de la Pédagogie Freinet. Fernand Oury a cependant rompu avec le mouvement Freinet.

Il reste fidèle à certains aspect de la classe coopérative, mais organise différemment les « institutions » de son fonctionnement : le « quoi de neuf », le conseil. Sur le plan théorique, il s’inspire de la psychanalyse pour trouver une place à chacun dans la classe.

Le but de la pédagogie institutionnelle est d’établir de créer et de faire respecter des règles de vie dans l’école, par des institutions appropriées ; Si l’enfant perçoit le lieu classe comme un endroit de repères, de sécurité, de vie, où l’on peut régler des questions, il va progressivement prendre en charge sa vie d’écolier. Il va garder ou retrouver le goût d’apprendre, à travers son engagement, ses initiatives…

Outils

L’institution clé consiste essentiellement en des « lieux de paroles » mis en place dans les classes. L’entraide et la fraternité existent et l’enseignant donne toute sa place à la parole de l’enfant.

Le quoi de neuf ?

Le quoi de neuf est un temps de parole quotidien au cours duquel, le matin en arrivant, l’élève peut dire à la classe ce qu’il a envie de lui faire partager. Le but est double :
– Permettre à l’enfant de déposer ce qui lui tient à cœur, afin d’être ensuite plus disponible pour entrer dans les activités scolaires. C’est une transition entre l’école et la maison.
– Encourager l’expression orale, en mettant en place des situations de communication vraies au cours desquelles l’élève s’adresse à la classe parce qu’il a réellement quelque chose à lui dire.

Le conseil de classe coopératif

Le conseil de classe coopératif est la réunion des élèves où se discute tout ce qui a trait à la vie de la classe. Généralement hebdomadaire, il traite du règlement des conflits, des projets, des décisions à prendre ou encore des améliorations à réaliser.

La pédagogie institutionnelle refuse en bloc l’approche non-directive. Un enfant à qui on laisse faire tout ce qu’il veut ne peut pas avoir envie de grandir. Il faut qu’il y ait des lois en classe qui ne soient pas transgressées.

Les ceintures de comportement et
de compétences

Les ceintures de niveau permettent aux enfants d’évaluer leur réussite dans tel ou tel domaine d’activité de la classe. Grâce au tableau des ceintures affichées en permanence dans la classe, les enfants savent toujours où ils en sont.

Les deux courants de la pédagogie institutionnelle

Une scission a lieu en 1964 entre les courants Fernand Oury et Raymond Fonvieille, chacun se réclamant d’une « pédagogie institutionnelle », à deux faces.

L’une, dont le chef de file est Fernand Oury, est d’inspiration psychanalytique, liée à la psychothérapie institutionnelle, principalement à Jean Oury et à Félix Guattari. Les enfants auprès desquels travaille Fernand Oury relèvent de l’éducation spécialisée ; la finalité est éducative mais également thérapeutique.

L’autre, dont le chef de file est Raymond Fonvieille, d’inspiration psycho-sociologique et autogestionnaire, liée à des sociologues, principalement Georges Lapassade, René Lourau et Michel Lobrot. Les élèves sont, dans ce cas, principalement issus de milieux sociaux défavorisés et sont en situation d’échec scolaire massif. L’accent est mis sur la dimension socio-politique et l’analyse de celle-ci dans le cadre de la classe.

Pédagogie institutionnelle